Même les rituels du Hajj cette année ont été lavés dans le sang des musulmans, mêlé à celui des agneaux sacrifiés pour la fête de l’Aïd al-Adha. Comme si le sang d’une myriade de victimes du terrorisme religieux ne suffisait pas, répandu partout et en tous lieux, de l’Orient au Maghreb, au nom d’une nouvelle Jahiliya (ère d’ignorance) imposée comme la vraie religion. Oui, le sang des hommes ne cesse d’arroser cette terre qui a offert au monde tant de prophètes et de guides, détenteurs de messages célestes et dispensateurs de religions unificatrices, répandant aux quatre vents leurs paroles éclairées.
Tragiquement, on écrit aujourd’hui de nouveaux chapitres d’une histoire recréée de toutes pièces, des chapitres qui, sous diverses bannières islamiques falsifiées, jettent la nation arabe hors de la place naturelle qui fut la sienne. Les massacres perpétrés outragent tout à la fois l’islam et l’arabisme : confronter et opposer l’arabisme à l’islam ôte aux Arabes leur identité nationale et leur religion en même temps, en les présentant les uns aux autres comme des adversaires.
Sur cette terre arabe qu’ils ont rêvé d’unifier, différents modèles de l’islam politique se livrent aujourd’hui la guerre : un modèle iranien (perse et chiite), un modèle turc (ottoman et sunnite), un modèle des frères musulmans (wahhabite et fondamentaliste).
La politique fait mine de disparaître sous le masque de guerres entre religions et sectes, pendant que les intérêts directs des régimes dominants font prévaloir le précepte de « djihad », lequel ne sert qu’à exacerber le conflit, au point que celui-ci s’agrandit démesurément pour se transformer en guerre totale, envahissant terre, mer et ciel. Daech de son côté ne cesse de repousser les frontières des espaces qu’il occupe, s’étant saisi du même slogan « djihadiste », dans le but affiché de faire revivre un califat qui n’a constitué qu’un autre motif de guerre civile ouverte dans l’histoire arabo-musulmane. Daech et ses semblables, toutes ces organisations qui se tapissent derrière le slogan religieux, ont inventé un islam falsifié dont la propagande s’est emparée des réseaux sociaux sur Internet. Leurs prédicateurs usent des mêmes formules pour tromper les gens simples, surtout dans les mosquées où ils appellent à la division parmi les fidèles, au nom d’un islam qui n’en est pas un.
Et ces prédicateurs qui sèment la discorde parmi les musulmans, assassinent la Palestine dans chaque mot qu’ils prononcent. Les régimes arabes, occupés à combattre les bandes armées extrémistes qui les accusent de sortir de la religion, se détournent eux aussi de la Palestine, elle qui est pourtant la seule et unique cause à replacer au centre d’une lutte arabe digne de ce nom.
En effet, que serait l’Islam sans la Palestine ?!
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