Le sang de Gaza, le sang de ses nourrissons, de ses enfants, de ses femmes et de ses vieillards, ce sang-là couvre le visage des Arabes, de tous les Arabes sans distinction, qu’ils soient du Machreq ou du Maghreb. Ils s’efforceront en vain de s’en laver : ce sang s’est mis à redessiner les traits de leur visage, il leur perle au coin des yeux.
Les maisons de Gaza, construites à la sueur du front, se sont effondrées sur leurs propriétaires. Elles sont devenues les tombeaux de ceux que la fatalité israélienne avait chassés de leur terre, une première fois, puis une deuxième, et une troisième encore. Leurs fils continuent à rechercher sous les décombres les dépouilles de ces hommes purs qui ont fait le choix de l’affrontement. Ces hommes héroïques qui ont compensé par leur courage l’absence flagrante de soutien de la part de leurs frères, associés avec l’ennemi pour les assiéger, menaçant de transformer Gaza en cimetière.
Mais Gaza n’est pas tombée, elle n’a pas hissé le drapeau blanc, elle n’a pas réclamé de trêve. Elle a refusé de le faire, préférant poursuivre seule son jihad contre Israël – ce pays qui était, jadis, l’ennemi de tous les Arabes et qui est devenu l’allié de certains d’entre eux pour assujettir les résistants, l’associé de quelques autres qui ont marchandé le sang arrosant la terre de Palestine.
Isolée, Gaza la solitaire a combattu au nom de la Palestine. Elle s’est substituée à la nation arabe tout entière pour mener son combat. Seule, Gaza l’abandonnée a permis à chaque Arabe qui refusait l’avilissement de la défaite, de garder la tête haute.
? Gaza, les croyants luttent de toutes leurs forces contre l’ennemi, le ravisseur de leur terre et l’adversaire de leur humanité, l’ennemi de leur histoire, le pourfendeur de leur avenir. ? Gaza, ils ne se trompent pas d’ennemi ni ne s’en détournent… Ainsi, eux seuls jouissent de l’honneur de vivre et de la gloire de mourir en martyrs ; car l’amour de la patrie est de même nature que la foi, et sa défense est un droit sacré. Ils sont loin des hérésies qui détruisent les nations et assassinent les peuples, hérésies auxquelles se voue « Daech » (L’?tat islamique en Irak et au Levant), dont les crimes tiennent de l’incroyance, alors même que leur initiateur se prétend commandeur des croyants. L’islam de Gaza, c’est son arabisme, c’est son identité – et cet islam-là garantit par essence la protection des Palestiniens chrétiens. Tandis que l’auto proclamé commandeur des croyants, ce pilleur de foyers, ce boucher des familles, condamnant à l’exil des milliers d’autochtones, n’est rien de plus qu’un chef de gang d’assassins, un falsificateur de la vraie religion.
Gaza, l’étoile d’un glorieux matin arabe
La Palestine a combattu au nom des Arabes pour le droit à leur terre, à une vie digne, la bannière qu’elle a déployée est orientée vers l’avenir, elle ne s’est pas humiliée à l’ombre de l’étoile à six branches ou d’autres bannières multi-étoilées.
La Palestine s’est battue à Gaza pour que se lève une aube arabe : elle a combattu les régimes de la capitulation et de la dictature, elle a combattu les régimes qui tuaient les patries au nom du patriotisme, elle a combattu les régimes qui assassinaient l’arabisme, dans une époque d’extinction des identités nationales.
Gaza la Palestinienne est l’étoile d’un glorieux matin arabe. Elle a écrit avec le sang de ses habitants un nouveau chapitre de l’Histoire. Un chapitre qui s’oppose à la version officielle de l’Histoire arabe, cette Histoire qui ne semble avoir rien d’autre à relater que l’errance de la nation arabe dans un désert de capitulation devant l’ennemi israélien…