Les Etats arabes se ressemblent et s’équivalent. Certains ont un régime militaire, lequel a évincé son prédécesseur en l’accusant de déposséder les citoyens de leurs droits et de leurs aspirations. D’autres ont des régimes bédouins exhumés du passé, comme extérieurs au siècle, enrichis par l’or noir des sous-sols et dans l’ombre desquels vivent les populations. D’autres encore ont un « régime démocratique parlementaire » comme c’est le cas au Liban, ou tout au moins comme le prétend la classe politique engendrée par un système basé sur le confessionnalisme. Si tous ces systèmes se valent, c’est qu’aucun d’entre eux ne croit à la démocratie. Certains se sont targués de savoir faire face à la menace extérieure, l’ennemi israélien s’entend, ou ont feint de tenir aux principes démocratiques tout en maniant des outils anti-démocratiques, tels que des élections truquées par l’argent, l’incitation au sectarisme ou un conglomérat d’intérêts privés qui tire sa force de l’étranger. Non, il n’y a aucune différence entre les régimes militarisés et les régimes régis par l’argent.
Dans ce contexte, les élections, dans la plupart des pays arabes, ne sont qu’un jeu répétitif et répugnant ; elles ne sont que le miroir d’un régime et de sa clique d’affidés, peu importe que ce régime soit civil ou militaire puisqu’il est étranger à la volonté du peuple et à ses intérêts.
On peut cependant faire exception de l’expérience tunisienne, issue du sacrifice de Bouazizi et de l’intifada populaire qui l’a suivi, en notant le climat sain qui dans une large mesure en a résulté. Ce climat a permis au peuple tunisien d’imposer sa volonté, et lorsqu’il a pris conscience qu’il s’était fourvoyé, trompé par les slogans des islamistes, il s’est mis en devoir de rectifier son choix. Cette rectification s’est faite par l’élection de ceux qui furent jugés les plus aptes à incarner leurs aspirations à un avenir meilleur, par le choix des personnes qui leur semblaient les plus qualifiées, s’attachant ainsi à dépasser le régime dictatorial et clientéliste avec ses parlementaires imposés au nom d’une soi-disant « volonté populaire », un régime qui ne servait que ses propres intérêts tout en jonglant avec les diktats d’un pseudo « jeu démocratique ».
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