Ersal, ce village du nord-est du Liban, est l’otage de bandes armées, un amalgame d’aventuriers et de tartufes brandissant frénétiquement des slogans religieux. Il s’agit de mercenaires qui, appâtés par l’or (arabe généralement, et noir de facto), arrivent d’autres contrées pour livrer une guerre sur notre terre. Une terre qu’ils verraient sans sourciller brûler avec tous ses habitants, répandant son feu sur les Syriens des régions avoisinantes…
Plus de trente soldats libanais kidnappés à Ersal se morfondent dans l’attente d’un sursaut national qui les ramènerait à leurs parents et à leur patrie. Ce rapt profanateur ne mérite-t-il pas la réunion en toute urgence du Parlement, avec pour ordre du jour la défense de l’institution militaire et sa consolidation ? Les députés et toute la classe politique ne doivent-ils pas faire abstraction de leurs conflits et démontrer leur sens des responsabilités à l’égard de ces événements ? Pourquoi le pouvoir politique n’a-t-il pas encore alloué à l’armée et aux institutions sécuritaires un budget proportionnel à la menace terroriste qui se manifeste ? Pourquoi n’a-t-il pas établi une stratégie à même de traiter le dossier des réfugiés syriens et de l’empêcher de se transformer en bombe à retardement, comme cela s’est produit à Ersal et comme cela est près de se reproduire dans n’importe quelle région ? Le gouvernement traiterait-il Ersal comme s’il s’agissait d’une région détachée du Liban ?
A Ersal, la blessure est béante. Des centaines de familles continuent à quitter la ville sous les menaces des groupes terroristes « Al-Nosra » et « Daech » (L’?tat islamique en Irak et au Levant). Ces derniers s’y déplacent avec un parfait naturel – et leurs effectifs augmentent… La ville a beau s’égosiller pour se faire entendre, appelant à la rescousse son gouvernement, ses institutions militaires et sécuritaires, nul ne lui répond. Comme si elle était réellement devenue « une portion du califat », conformément aux dires d’Abou Malek Al-Tali, l’émir du groupe terroriste « Al-Nosra » à Qalamoun !
… Ce que nous décrivons, chers lecteurs, ne se passe pas en Syrie, mais bel et bien au Liban!