Usurpation du Parlement. Vide présidentiel. Dérèglement de l’exécutif. Crise économique. Insécurité. Ainsi peut-on résumer cette année noire qui s’achève sur une campagne ministérielle en faveur de la lutte contre la corruption – ou plutôt un festival médiatique et politique produisant beaucoup de tintamarre et qui s’est mis en devoir de détourner provisoirement les citoyens de leurs souffrances, comme pour les distraire. Chaque administration publique est devenue une grotte d’Ali Baba rongée par la corruption montante. Des grottes soudainement envahies par des ministres redresseurs de tort venus s’attaquer aux couches visibles de la corruption tout en épargnant ses racines, évitant ainsi d’égratigner les leaders de ce pays, qui restent, bien entendu, au-dessus de tout soupçon et hors de portée de la moindre sanction… Tandis que les dossiers des accusés seront enterrés dans le cimetière de l’Inspection Centrale, pour être retransmis un jour aux instances judiciaires concernées. Lesquelles renverront les résultats des enquêtes… aux calendes grecques.
Peut-on imaginer qu’un jour viendra où la lutte contre la corruption portera enfin pertinemment sur les sections du palais présidentiel, de la présidence du Conseil des ministres, ou de la Chambre des députés ?… Dans l’attente de ce jour, nous souhaitons aux Libanais une nouvelle année qui s’annonce, à l’image de cette page, pleine d’espoir.
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