طلال سلمان

Le paysage politique à la veille de 2016

2016 sera-t-elle l’année de la disparition de l’expression « monde arabe » ? On n’entend plus parler que de populations diverses, constituées de telle ou telle majorité religieuse ou confessionnelle, ainsi que de minorités ethniques ou sectaires, chacune à la recherche d’un protecteur étranger.
L’affiliation sectaire et religieuse a été mise en confrontation avec l’appartenance à la nation ou au pays. Les identités les plus anciennes ont été récupérées : pharaonique, phénicienne, syriaque, assyrienne, kurde. Comme si les Américains, les Britanniques ou les Turcs résultaient quant à eux d’un peuple homogène et constituaient un bloc indifférencié, sans distinction de religion, de couleur ou d’origine.
Les Arabes ont perdu à la fois leur souveraineté politique et leurs références intellectuelles et culturelles. Avec l’éclipse de l’Egypte, de l’Irak, de la Syrie et de l’Algérie, tous dévorés par leurs problèmes internes, l’amoindrissement des grands a engendré une inflation artificielle des petits. Lesquels financent les combats en Libye et en Syrie, abandonnent les jeunes Palestiniens à leurs couteaux… tout en procédant discrètement à l’ouverture de quelque fenêtre d’entente avec l’ennemi israélien.
On a vu se clore l’année 2015 sur la réunion du G20 en Turquie, le temps d’un sommet entre puissants où l’on a voulu faire oublier au monde que l’hôte du sommet a fourni depuis deux ans à Daech, protection et droit de passage vers la Syrie et l’Irak.

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